La Maison bleue

Bernard Renoux, Mosaïques d’Odorico à l'angle du boulevard du Maréchal Foch et l'enfilade sur la rue d'Alsace de la Maison bleue à Angers, 1988, © Région Pays de la Loire - Inventaire Général


     Au cœur du centre-ville d’Angers, la Maison bleue, (au croisement de la rue d’Alsace et du boulevard Foch) doit son nom au décor de mosaïque unique réalisé par Isidore Odorico et son atelier. Sur un plan de l’architecte local, Roger Jusserand, le chantier est initié par l’homme d’affaire angevin – également directeur de l’hôtel d’Anjou – en 1927 et s’achève en 1929.Bernard Renoux, Mosaïques d’Odorico sur les terrasses sur la rue d’Alsace de la Maison Bleue à Angers, 1988, © Région Pays de la Loire - Inventaire Général

     L’édifice, avec son parement Art déco, est conçu selon un plan polygonal qui s’élève sur sept étages, le rez-de-chaussée étant réservé à des commerces. La façade principale est percée sur toute sa hauteur d’une volée de fenêtres dont la forme polygonale s’apparente à des bow-windows ; ces fenêtres en saillies s’avancent sur la façade, typique de l’architecture anglaise, et qui offrent plus de luminosité à l’intérieur des appartements.Patrice Giraud, Mosaïques d’Odorico sur la façade de la Maison Bleue à Angers, 1974, © Région Pays de la Loire - Inventaire Général

     Les derniers étages bénéficient du travail ornemental le plus riche avec des mosaïques plus colorées, raffinées, donnant ainsi son nom à l’édifice. En effet, le rez-de-chaussée est traité de manière sobre, dans les tons ocres jaunes, tandis qu’à partir du quatrième étage des teintes vives apparaissent, rehaussées de motifs rayonnants, de moellons, de faisceaux et de volutes bleue et or.Bernard Renoux, Mosaïques d’Odorico sur les 4e et 5e étages de la Maison Bleue à Angers, 1988, © Région Pays de la Loire - Inventaire Général

     Les garde-corps se complexifient eux-aussi, à mesure que l’élévation se développe, des dessins circulaires bleus entourés de tesselles dorées émergent et participent à l’aspect prestigieux de la structure. Ce travail de dégradé invite à regarder vers le ciel.Patrice Giraud, Mosaïques d’Odorico sur angle de la Maison Bleue à Angers, 1987, © Région Pays de la Loire - Inventaire Général

     La porte de l’immeuble est ornée de motifs bleu et jaune, rappelant ici l’univers marin, tout en restant dans l’abstraction. Les signatures des architectes et mosaïstes – situées au-dessus de la porte – sont également en mosaïque. Collectif mosaïque Art déco, Porte d’entrée de la Maison Bleue à Angers, 2020, © Groupe B, PFE L3 Histoire de l’Art UCO

      En revanche, les décors extérieurs de l’entrée, aux couleurs bleu-violet, diffèrent nettement du reste de la façade, aux formes triangulaires. L’intérieur des vestibules, plus sobre, est recouvert de lambris de losanges vert et noir et de paillassons en damier gris et beige.François Lasa, Mosaïques d’Odorico dans le vestibule orienté sur le boulevard du Maréchal Foch, partie antérieure : mur latéral gauche de la Maison Bleue à Angers, détail, 1993, © Région Pays de la Loire - Inventaire Général

     Grâce à sa mosaïque et sa structure atypique, la Maison bleue reste l’un des plus originaux exemples du style Art déco en France, et de ce fait, est classée aux Monuments Historiques depuis 1998.

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