La technique

Amet Alain, Reconstitution d’un atelier de mosaïste de l’entreprise Odorico, 2010, © Musée de Bretagne, Rennes


     Kaléidoscope de matière, la mosaïque est un art dont la pose nécessite une maitrise technique particulière. Des éclats colorés, de constitutions et de formes variées, tapissent les murs ou les plafonds. Les habituelles tesselles, appelées émaux dimensionnés, sont constituées d’ un ensemble de feldspath (minéral), de carbonate de soude et d’argile broyés, mélangés avec des grains d’argile, puis enrobés de verre. La fusion des éléments apporte le satiné des émaux, auxquels ont été rajoutés des oxydes métalliques (cobalt ou cuivre).

Amet Alain, Démonstration de taille de tesselle par Dawe, mosaïste, 2009, © Musée de Bretagne, Rennes     Une seconde technique est possible. La cuisson à 1200°C donne l’aspect vitrifié, et une grande dureté et imperméabilité aux tesselles, constituées ici d’argiles, de kaolin, de sables feldspathiques et de feldspaths. Nommé grès cérame, ce matériau aux configurations variées a un aspect satiné moins marqué que les émaux. 

     La pâte molle obtenue est introduite sur un treillage orthogonal et prend place pour former des tesselles de la dimension souhaitée et de taille régulière. La découpe se fait manuellement grâce à un coupoir encastré dans un morceau de bois appelé Tagliolio et à l’aide d’une martellina, sorte de marteau à tranchant. Des éléments irréguliers pyramidaux sont ainsi obtenus, facilement insérables dans le ciment.

     Plusieurs étapes précèdent encore la pose de la mosaïque : Premièrement, la réalisation de la maquette, c’est-à-dire du dessin qui permet de visualiser le décor dans l’espace.

     Vient ensuite la fabrication des plaques d’émaux. Dans le cas d’I. Odorico, les tesselles sont collées sur des plaques de papier kraft de 50x50 cm, sur lesquelles le motif grandeur nature est dessiné. 

     La pose de la mosaïque nécessite de préparer en amont l’espace accueillant les émaux : une couche de ciment d’un centimètre d’épaisseur est coulée sur la surface à décorer, puis une autre de plâtre d’une épaisseur égale à celle des tesselles. Vient enfin la pose de la mosaïque : I. Odorico utilise la technique dite à inversion ou
retournement.

     C’est cette méthode qui est aussi appliquée pour les espaces restreints à orner. Dans un bac en bois, le plâtre est coulé de manière identique. C’est la pose des émaux qui diffère. Ils sont collés sur leur surface par un papier kraft, transférés à l’endroit voulu, puis le papier est retiré en étant humidifié.

     La pose prend fin avec l’encaustiquage : de la cire et des colorants sont rajoutés au ciment de la mosaïque. Elle est ensuite frottée pour enlever les excédents de matière, polie à l’aide de sable fin pour lui donner son brillant final, puis lavée et brossée à l’eau.

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