Le Modernisme

Amet Alain, Mosaïques d’Odorico dans la Compagnie d’Aviation Française à Angers, détail, 2008, © Musée de Bretagne, Rennes


Modernisme

     Après la Première Guerre Mondiale, la France doit se reconstruire rapidement et efficacement. Elle privilégie pour cela les matériaux de la modernité : le fer, le verre et le béton. Cette époque voit aussi se développer de nombreuses innovations dans des domaines technologiques comme l’automobile, le téléphone, l’aviation … Lorsque cette dernière prend son essor, la Compagnie Française d’Aviation commande un bâtiment pour sa nouvelle école de pilotage, en bordure de l’aérodrome d’Angers-Avrillé. Bâtie en 1938 par Bricard Ernet, elle utilise tous les éléments de la modernité Art déco. 

Anonyme, Bâtiment de la Compagnie Française d’Aviation à Angers, date inconnue, © DRAC des Pays de la Loire

     Le décor réalisé par Odorico est plus qu’une simple mosaïque, il renforce ici l’idée de la gloire de l’aviation : dans le hall central de ce bâtiment de 90 m, s’étendent deux ailes d’avion, inspirées de celles figurées sur l’insigne des aviateurs, de part et d’autre d’une cocarde tricolore, où se détache le sigle « CFA ». Sept avions ocre-rouge les encadrent, dans une disposition géométrique qui renvoie à la discipline militaire des escadrilles. Des mosaïques ornent les murs et le sol des couloirs, des salles de cours, du réfectoire et des cuisines. De formes géométriques, elles reproduisent un même schéma exécuté de façon efficiente.

Amet Alain, Mosaïques d’Odorico vues depuis l’escaler de la tour de contrôle du bâtiment de la Compagnie Française d’Aviation à Angers, 2008, © Musée de Bretagne, Rennes


Hygiénisme

     Au XIXe siècle, un courant de pensées associe la santé aux conditions de vie : c’est l’hygiénisme, exprimé dans différents domaines tels la médecine, l’architecture, l’urbanisme, ou encore la crémation, etc. Dans le contexte de maladies endémiques (tuberculose, typhoïde,…) et d’insalubrité des logements des grandes agglomérations, la surpopulation dans les villes et l’air sont considérés comme les principaux moyens de contagion. Des architectures de fer et de verre sont élaborées pour permettre des constructions plus aérées et lumineuses.

     Répondant à la problématique de propreté du courant hygiéniste par sa facilité d’entretien, la mosaïque se retrouve dans bon nombre de bâtiments publics : écoles, crèches, piscines ou bains publics. Odorico décore ainsi la piscine Saint-Georges de Rennes en 1925, construite par E. Le Ray ; ou encore la piscine du château de Marson, construite en 1927 par P.-J.-V. Brunel. 

Alain Delaval, Mosaïques d’Odorico sur le portique de la piscine du Château de Rou-Marson, 1988, © DRAC des Pays de la Loire

     La mosaïque intègre également le domaine privé avec les salles de bain qui prennent une place plus importante et qui font l’objet de véritables ornements. La pièce acquiert ainsi un certain luxe tout en étant plus facile à nettoyer, comme par exemple pour une salle de bain de la Maison Bleue, entièrement faite par Odorico et toujours fonctionnelle.

Bernard Renoux, Mosaïques d’Odorico dans la salle de bain de l’appartement témoin de la Maison Bleue à Angers, 1988, © Région Pays de la Loire - Inventaire Général

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